mercredi 8 décembre 2021

Covid, saturation des hôpitaux, antivax et Bolsonaro

 


 Avec l’arrivée de la pandémie, nous avons assisté à l’irruption dans nos vies de très nombreux événements, médicaux mais de loin pas que.

Le médical d’abord  et par exemple : avez-vous remarqué le nombre de virologues et d’infectiologues (autoproclamés, certes) qui expriment leur « science » jour après jour sur les réseaux sociaux et ailleurs, et qui dépassent plusieurs milliards de personnes, sans qu’ils aient fait des études de médecine s’il vous plait ? Saluons ici le génie humain.

Mais qu’est-ce qui a poussé tous ces spécialistes à se révéler à l’occasion de la crise ? Juste la peur, ou plutôt : l’angoisse. Celle de ne pas maîtriser les événements, de ne pas comprendre ce qui se passe et, comme trop souvent, son corollaire paranoïaque : des forces obscures agissent pour nous nuire.

Je me la suis bien coincé pendant un moment, laissant, avec la complicité méthodique des médias, laisser la minorité prendre quasi toute la place pour hurler à qui mieux mieux à la dictature sanitaire, aux pharmas nécessairement cupides, au droit inaliénable de jouir des mêmes droits que les vaccinés alors que les chiffres montraient les effets néfastes de ce déni de problème de santé publique.

On a vu aussi assisté à la naissance de très nombreux chef ou cheffes d’État, nous dire comment ils auraient géré la crise, en quoi Berset avait tout faux etc. Sauf que, démocratie oblige, ce ne sont pas eux qui ont été nommés à ces responsabilités ( ce qui me permet de pousser un gros ouf de soulagement ) : vous les imaginez à la tête de l’État ? Moi pas, ou, pour en avoir une idée approchante, ils ressembleraient à Bolsonaro, Trump et à Johnson à ses débuts, avant qu’il l’ait lui-même attrapé (et y ensuite avoir réfléchi).

Revenons aux chiffres, dont on sait qu’ils peuvent être utilisés dans n’importe quel sens. Aujourd’hui les places aux urgences des hôpitaux de l’arc lémanique sont saturés à plus de 95 %, avec une proportion de 40 % de patients liés au Covid. Bien entendu j’entends déjà certains antivax clamer que sur ces 40 %, 99,9 % d’entre eux sont des gens vaccinés mourant du vaccin, ou des personnes âgées mourant d’avoir été fragilisées à mort par le vaccin. La mauvaise foi, quoi. Pour éviter cette aberration et afin de permettre aux hôpitaux de se remplir avec des gens qui n’ont pas pu faire autrement qu’être malades, parce que pour eux il n’y a pas de vaccin, un conseil entendu mille fois mais toujours valable :vaccinez-vous.

Cela dit, pour tenter d’être un peu plus objectif, il faut distinguer antivax et antivax. Il y aurait beaucoup de sous-catégories à établir, mais voyons-en quelques unes.


Il y a d’abord ceux qui craignent le vaccin pour eux-mêmes. Ils ont soit souffert de vaccins, soit ils craignent pour eux-mêmes les effets de l’ARN messager. Cela dit, il y a des antivax qui ne touchent pas à ces aspects. Pourquoi pas ? Ils font leur business perso. Et il y a les antivax idéologiques . Eux refusent les vaccins en général ( x compris ceux qui ont historiquement fait leurs preuves ), ils refusent un Etat qui leur recommande quoi faire, ils veulent appliquer leur principe en lieu et nom de la majorité, et même, pour certains d’entre eux, refusent les résultats des urnes (là, je parle pas du vaccin lui-même mais du pass sanitaire). Il y a également une autre sorte d’antivax : ceux qui profitent de la crise du Covid, de la surexposition forcée des politiques pour faire de la résistance citoyenne, ou pour défier l’autorité de l’État et de ses représentants, un peu à l’instar d’adolescents qui profitent d’un moment de faiblesse du parent pour mesurer son propre pouvoir. De nuisance en l’espèce. Parmi les partis politiques, il y en a un, souvent viral lui aussi, qui est passé maître dans l’art de souffler le chaud et le froid, d’être aux commandes du pays tout en attisant les rebellions nocives mais spectaculaires. Guy et Ueli nous en donné récemment un très bel exemple.

                                                                                                                                

                                                                                                                                Patrick Goette



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